Nantes * Ancenis

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Loire-Atlantique
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Carte: IGN Verte 24 Nantes-Châteaubriant, Guide Gallimard Nantes et la Côte de Jade

Description :

Partant de la gare, passer à l'est du Château des Ducs vers la Place Louis XVI et à droite vers l'église St Félix.
Puis suivre la signalisation Ste Luce. Ce trajet est, certes, plutôt circulé mais une piste cyclable résoud le problème. Ste Luce a le charme d'un petit village, continuer sur la D68 vers Thouaré.

Dès l'entrée de l'agglomération, l'attention est attirée par le Château de La Picauderie. Propriété privée mais de la route, jolie vue sur un très joli pigeonnier. Tourner à droite après le château pour descendre vers le port sur la Loire.

Et y trouver un large chemin le long du fleuve pour promeneurs et cyclistes. Signalé sur la carte IGN comme GR (Grande Randonnée) 31, il est faisable en VTC, la plupart du temps sans problèmes.

Il passe le long d'une ancienne écluse avec pont de pierre, qui permettait autrefois de gérer les échanges avec la Loire. L'herbe de ces prairies, régulièrement fertilisées par les crues du fleuve, était d'une qualité très appréciée.

Un fleuve magnifique, la Loire! Ondulant majestueusement entre bancs de sable et petites îles, émaillée de barques sur ses rives. Le chemin devient plus étroit à partir de Mauves. Nous prenions autrefois de temps en temps ce pont dont le revêtement provisoire claquait au passage des roues. Je l'appelais le Pont "Gla-Gla"… Comme le bruit que faisaient mes dents car j'avais peur qu'il s'effondre à notre passage!

Je me laisse tenter par le panneau Ste Marguerite et passe sous la voie ferrée dans l'idée de rejoindre la fameuse Terrasse d'où l'on a une vue magnifique sur la Loire. Mais ici, il s'agit d'un chemin privé comme me l'explique gentiment son propriétaire. Il revient tout juste avec sa femme d'une baignade en Loire.
- Mais il y a partout des panneaux "Baignade Interdite!"
- Certes, me répond-il, mais il est possible (et fort agréable) de nager, toutefois les communes déclinent de ce fait toute responsabilité.
Il faut savoir que la Loire est un fleuve dangereusement capricieux pour celui qui ne la connait pas!

La plus grande prudence est de rigueur!

Au Cellier je passe sous la voie ferrée à la hauteur de la gare. Je n'ai malheureusement pas pensé à demander à ma mère où se trouvait exactement la maison que mon grand-père avait achetée autrefois…

A la messe, nous étions désignés par les "Bernez du Cul Froid" me raconte ma tante. Certes, à comprendre dans le sens de "cul-de-sac", la maison est tout en bas, au bout de la route et l'endroit était certainement tout aussi humide que froid. Mon père nous parlait de ses balades à vélo avec Gaston, son ami de longue date. Quand le temps était mauvais, ils élaboraient dans le grenier un parcours du Tour de France avec toutes sortes d'obstacles, des billes jouaient le rôle de vélos.

Mes premiers souvenirs du Cellier sont plus douloureux: Un cousin y fit voler ma poupée au-dessus du mur sur la voie ferrée…
A l'époque, il n'y avait pas de TGV mais elle n'a pas survécu au train de marchandises…

Quelques années plus tard, nous sommes retournées au Cellier toutes les quatre en location chez une veuve. Je m'entendais très bien avec Yves, le fils du notaire et nous parcourions ensemble les vignes. A la fin du séjour, la veuve nous invita pour une Mousse au Chocolat maison, la première de ma vie. Je la fais moi-même depuis longtemps et pourtant elle n'a rien perdu de son charme d'autrefois…

Mais revenons au présent… et sur le chemin le long de la voie ferrée.

De droite à gauche le fleuve, puis les buissons, les arbres, le chemin, la voie ferrée et la paroi rocheuse. Pour maisons, routes et autres indices de civilisation, il n'y a plus de place! On se croit perdu quelque part au bout du monde… Et le TGV surgit et disparait en un éclair!

Le chemin passe à la hauteur du Château de Clermont, qui appartint à la famille de Guy de Maupassant, pour être acheté plus tard par Louis de Funès, l'un des descendants.

C'est au Cellier qu'il allait à la messe et lorsqu'un jour le curé monta en chaire pour faire un sermon sur les travaux indispensables à faire dans l'église, il aperçut l'acteur parmi ses ouailles… C'était l'époque du film "Le Petit Baigneur", avec le savoureux sermon du curé rouquin dans son église délabrée… Le curé a du avoir une certaine difficulté à garder son sérieux - Ainsi qu'à la fin de la messe quand Louis de Funès sortit son chéquier comme dans le film…

P.S. Je n'y étais pas mais mes sources sont des plus respectables…

Le château ne semble pas visible de la voie ferrée… Ou serait-ce cette forteresse? Non! Il s'agit des Folies-Siffait! Construites entre 1817 et 1830 par Maximilian Gabriel Siffait. Conçues comme "Ruine" avec terrasses, plantes méridionales et arbres de même origine: pins maritimes, cyprès, lavandes, figuier - le tout avec vue sur la Loire…

Il y a ici un passage sous la voie ferrée qui mène directement à la porte inférieure (ouverte). Prendre son temps et errer d'une terrasse à l'autre, admirer la Loire sous le dôme du grand pin, respirer le parfum des lavandes, savourer cette solitude enivrante et ensoleillée...

Et le TGV surgit et disparait en un éclair!

En reprenant le train pour Paris, j'ai essayé d'apercevoir les Folies-Siffait du TGV, puisque je sais maintenant où elles se trouvent. Aucune chance, à la vitesse à laquelle le train défile!

Et maintenant cap sur Oudon, dont la tour était déjà bien visible des Folies-Siffait. A l'entrée de l'agglomération un ancien four à pain.

Puissante cette tour, qui fut construite au XIVième siècle par la famille de Malestroit avec permission de Jean IV, Duc de Bretagne. Apparemment, elle coûta trop cher puisque les descendants Jean et Julien de Malestroit furent pendus sur ordre de François Ier parce qu'ils s'étaient essayés comme faux-monnayeurs… Le château vaut bien une visite, de l'autre côté de la Loire veille celui de Champtoceaux, en Anjou…

Au pied du château, une petite pièce d'eau ornée de sculptures. D'ici, un coup d'oeil amusé sur une maison de type méridional avec tour en arrière-fond.

Pour retrouver le chemin, à droite vers Champtoceaux sur la D751 mais tourner à gauche avant le pont et longer le terrain de sport. Le chemin le long de la voie ferrée est par endroit trop caillouteux pour mon VTC avec chargement, je préfère de temps en temps descendre et pousser à pied. En gros, toutefois, très faisable. La GR31 s'éloigne parfois de la Loire et suit la route, elle est bien signalée, je croise aussi des randonneurs.
Là-haut sur la colline, se dresse un rocher isolé avec une croix sur son sommet. Je quitte la GR31 pour aller voir de plus près mais il me faudrait visiblement tourner dans la N23 très circulée et je préfère retourner vers la paisible solitude des bords de Loire. Et j'arrive ainsi jusqu'aux portes d'Ancenis.

Ici vivait un ami de mon père dont les enfants étaient plus jeunes que nous mais son fils avait un train électrique de toute beauté… Je fus autorisée à y passer un week-end pour jouer avec son train!

Jean-Louis est maintenant un médecin réputé à Nantes, de toute façon, son train électrique n'est plus ici. J'ai donc tout loisir pour me promener en ville. Le Château, vieilles maisons et la chaude lumière du crépuscule sur les rives de la Loire.

Version : 24.02.2007 - Contents : Marzina Bernez

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