Gourin * Le Faouët * Gourin

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Morbihan
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Carte: IGN Verte 14 St Brieuc-Morlaix et 15 Lorient-Vannes, Guide Gallimard Morbihan

Description :

Gourin, c'est aussi l'Amérique au coeur du Morbihan: La vie dans cette région aride des Montagnes noires était très dure, non pas qu'elles soient très hautes mais le climat y est rude et le sol peu fertile, beaucoup de Gourinois ne virent que l'émigration comme solution. Familles et amis gardèrent le contact avec ceux qui leur étaient si chers, les visites furent réciproques.
Cela n'empêche nullement cette région d'être fort intéressante: loin du tourisme de masse, un beau paysage qui a du "mordant", des chapelles et moultes petites routes peu circulées.

Après un petit-déjeuner dans la bonne humeur chez mes logeurs, je prends la direction de La Trinité-Langonnet entre la D1 et la D27, au pied des Montagnes Noires. La route passe au-dessus de la D769 et arrive bientôt à la Chapelle St Nicolas (XVième siècle). Le petit détour sur la gauche vers la chapelle St Hervé avec grand placître et fontaine est à recommander. Un Pardon y a lieu le troisième dimanche de Septembre.

Un coup d'oeil sur la D769, qui n'est pas une recommandation pour cycliste, mais il serait possible de la traverser et d'arriver par Ty Oulin rapidement à Gourin ou Spézet.

Donc revenir sur la route initiale, croiser la D121 et l'on se retrouve bientôt à La Trinité-Langonnet.

L'église d'un si petit village surprend par sa richesse culturelle: sablière avec motif du Graal, Dieu-le-Père tenant son fils presque comme une poupée, et non loin de là, une fontaine sacrée.

Comme je suis partie assez tard aujourd'hui, il est temps de songer au déjeuner. Quel meilleur coin pique-nique que le Minez-Du (en breton: montagne noire) pourrais-je imaginer? A gauche dans la D109, immédiatement à droite et après environ 2 Km prendre la route à gauche en montée. Elle se termine derrière une habitation dans ce qui fut peut-être un jour un chemin vers le sommet de la colline, toujours aussi large mais envahi par les herbes. Peut-être faisable en VTT, je préfère continuer à pied. Quelle vue magnifique du sommet! Panorama sur les Monts d'Arrée et St Michel de Brasparts, ajoncs fleuris, le pique-nique en est champagnisé!

Quant au bio-recyclage des restes, les chiens de l'habitation en bas s'en chargent très volontiers...

La route continue tranquillement dans ce beau paysage vers Trégonan. Jolie église avec ossuaire, tourner à droite à la hauteur de l'église vers Plouray.

Grand rond-point avec la D1, aller vers l'église. Une sculpture bizarre sur le mur, un bénitier? Cela ressemble plutôt à la gueule ouverte de quelque monstre. Un Dolmen est signalé dans les environs, mais comment mon programme est encore très chargé, je préfère renoncer et prends la D790 vers l'Abbaye de Langonnet. Joli trajet boisé dans la vallée de l'Ellé. L'Abbaye est juste sur la rive.

Elle fut fondée en l'an 1136 par la Duchesse Ermengarde. A droite de la route, un chemin de croix.

L'abbaye dispose d'un Musée de l'Art Africain, un ancien missionnaire accompagne justement des visiteurs, je me joins au groupe.

Il brille non seulement par ses profondes connaissances du monde africain, tout est expliqué avec un humour aussi joyeux que pétillant. Ce missionnaire rentra en France pour "faire refaire sa salle à manger" (son dentier...) et nous parle du frère Job-la-Pipe qui avait sculpté les magnifiques vitrines en bois pour mettre en valeur les objets. Toutefois, sa spécialité était le "prêt-à-porter" (cercueils…) Job ne connaissait que trois tailles: petit, grand et gros!

Puis il nous montre divers intruments de musique, joue sur une "Sanza" à clous, passe sur le tambour le message que l'éléphant a été abattu, regrette la perte de la cassette où il avait enregistré les différents "Codes" de Tam-tam, parle de la religion Bwiti au Gabon, qui établit le contact avec les ancêtres et utilise pour ce faire l'Itoga, une plante hallucinogène.

Sans oublier la différence de mentalité entre les deux cultures: Un collègue-missionnaire ayant écrit avec beaucoup d'amour un cathéchisme pour la population indigène, il lui suggéra un petit contrôle de connaissances: Ses élèves avaient-ils compris le commandement: Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain???
La réponse claqua comme un fouet:

Coucher avec la femme de mon frère, c'est dangereux, parce que mon frère, il est dangereux!

Un régal!

C'est à regret que je quitte l'abbaye et continue sur la D790. En route, la jolie petite chapelle St Sébastien du XVIième siècle. Malheureusement fermée, je ne pourrais pas voir les sablières avec scènes du "Roman de Renard".

Croiser la D769 et rouler sur la droite de celle-ci jusqu'au pont qui passe au-dessus. Pour ce court trajet, il serait évidemment possible de la prendre, mais l'on évite ainsi la délicate manoeuvre pour tourner à gauche.

Le seigneur de Toulbodou était à la chasse dans cette profonde vallée quand un orage épouvantable se déclencha. Il pleuvait non des cordes, des hallebardes ou des chiens et chats comme disent les Anglais, mais d'énormes roches. Croyant sa dernière heure venue, il fit voeu de faire ériger une chapelle à cet endroit, Il ne lui resta plus qu'à tenir parole... Mais il tricha en cherchant en amont un endroit plus accessible. Mal lui en prit! Toutes les nuits, le travail de la journée était mystérieusement détruit. Il comprit enfin le message céleste et fit édifier la chapelle en cet endroit. Ce qui d'ailleurs ne fut pas si difficile... à partir de ce moment, un attelage de boeufs aussi forts qu'inconnus transporta les lourdes pierres de l'édifice.

La chapelle a été construite en 1498 en gothique flamboyant et dédiée à Ste Barbe. Elle est blottie dans une faille, on y parvient par un pont qui la surplombe. Au début du pont un clocher-beffroi dont les pélerins doivent faire sonner la cloche avant de descendre à la chapelle. A l'autre bout du pont l'oratoire de St Michel, au-dessus de l'abîme. Des anneaux de fer sont fixés au mur. Les bagnards qui réussissaient à faire le tour de l'oratoire en se raccrochant à ces anneaux étaient grâciés. De toute façon, ils ne revenaient plus au bagne puisqu'en cas d'échec, ils basculaient dans la gorge…

De ce pont on atteint la chapelle par une cascade d'escaliers. Comme trop souvent en Bretagne, elle est fermée pour éviter vol et dépravation, une visite guidée est à recommander. Descendre à pied vers la vallée, on arrive après une jolie promenade à la fontaine de Ste Barbe où les jeunes filles qui désiraient se marier dans l'année, avaient coutume de jeter une épingle.

Revenir sur la route parallèle vers Le Faouët, en passant devant un jardin aux buissons taillés avec amour et un vélo tricolore en souvenir du Championnat du Monde à Plouay!

Aujourd'hui, je ne rentre pas dans la localité, celui qui ne la connait pas, devrait prévoir le temps nécessaire: halles, Musée de la Peinture et la chapelle St Fiacre avec son magnifique jubé! Description détaillée sur l'itinéraire Le Faouët * Kernacléden * Le Faouët.

Pour revenir, je prends aujourd'hui la route dans la vallée de l'Iman, par Lambéléguic, Pont Briant et Le Saint. Ignorer ici la signalisation "Gourin" qui mène à la D769 très circulée. Le changement de carte à cette endroit complique un peu le problème.
A gauche dans la D9 par St Méen, l'on arrive par la D301 et Quélennec tranquillement à Gourin.

Par cette belle lumière de fin d'après-midi, la promenade dans le parc du Château de Tronjoly est des plus agréables. Allées, ponts sur le petit cours d'eau, théâtre de plein air, monument pour les sonneurs bretons, dont le festival Sonerien Breizh se déroule à Gourin. Le château abrite également un Gite d'Etape.

Ce fut une belle journée!

Version : 24.02.2007 - Contents : Marzina Bernez

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