Pleyben * Châteauneuf-du-Faou * Pleyben

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Carte: IGN 13 Brest-Quimper, Guide Gallimard Finistère-Sud

Description :

Petit-déjeuner dans la jolie véranda de mon hôtesse: baguette, beurre, confiture, crêpes et un gâteau qu'elle varie tous les jours. Un couple a loué l'autre chambre. Ils ont aussi des vélos et veulent aujourd'hui les emmener en voiture à la Presqu'île de Crozon pour patrouiller dans le secteur.

Avant de partir je prends le temps d'admirer le magnifique vaisselier de mon hôtesse avec des faïences Henriot, Quimper. Elle me raconte qu'elle avait, il y a un certain temps, poncé et laqué de blanc l'autre armoire, car elle ne voulait plus se fatiguer à la cirer. Jusqu'à ce qu'elle se rende compte elle-même de ce "sacrilège" et restaure l'armoire dans son état initial. Il s'agissait d'une armoire à lait, où celui-ci était conservé jusqu'à l'utilisation ou la vente.

Un coup d'oeil sur l'imposante église, l'un des enclos paroissiaux les plus connus du Finistère. Pour en faire vraiment la visite, il faut pouvoir y consacrer suffisament du temps, j'avais pu profiter la veille d'une visite de la sacristie.
Une construction tout-à-fait spéciale du toît en coupole permet une étonnante luminosité sans qu'il soit nécessaire de tourner le commutateur électrique. Faisaient-ils déjà à l'époque des économies d'énergie??

Les "Journées du Patrimoine" ont lieu en Septembre et nombre de monuments peuvent exceptionnellement être visités à cette occasion tout comme moultes manifestations qui rappellent le souvenir du passé. En cette journée de dimanche, je vais avoir la chance d'en profiter.

Comme il n'y a évidemment pas de magasins sur le chemin de halage, je m'approvisionne à Pleyen, les fameuses "Galettes de Pleyben" tout en haut de ma liste.

Le temps est gris en ce petit matin. Prendre la petite route en diagonale Nord-Ouest vers St Ségal, d'où je veux redescendre vers le chemin de halage. A la hauteur de Penguilly, à gauche de la route un bâtiment, similaire à ces anciennes petites gares, attire mon attention… Je me retourne et découvre effectivement l'ancien tracé de voie ferrée qui part vers le Sud-Est. Un voisin travaillant sur ses plants de salade me confirme que ce tracé continue effectivement sur une certaine distance, il l'utilise pour aller rendre visite à son frère à Lennon.

Il va falloir que j'examine cela de plus près demain.

Obliquer à gauche dans la D48, pour tourner ensuite à droite vers St Ségal. J'avais pris la seconde route (presque Est-Ouest) mais il vaut beaucoup mieux tourner déjà à Tachennic: après le croisement, sur le côté droit de la route, on découvre un lec'h surmonté d'une croix. Sur la gauche de la route plus directe, on peut toutefois apercevoir un tronçon de l'ancienne voie ferrée.

	Passer au-dessus de la N185 pour descendre vers la chapelle St Sébastien. J'y étais déjà passée en l'an 2000 et elle est aussi aujourd'hui ouverte, ce qui est malheureusement rare pour une chapelle isolée. Petit enclos, tableaux et statues, elle vaut vraiment la peine de s'y arrêter.
	Maintenant en toute tranquillité sur le chemin de halage vers Port-Launay et Châteaulin, et continuer le long du canal.
	Le ciel s'éclaircit de plus en plus, aucune circulation automobile. Ecluses et leurs maisons éclusières pittoresques, fleurs et ce merveilleux parfum de menthe sauvage. Ici, il est facile d'oublier le train-train quotidien et de rêver.

Et brusquement au pont de Ty Men je suis tirée de ma rêverie: un breton en Bragou Braz se tient devant moi!!! Je lui demande s'il me permet de le photographier, ce qu'il accepte volontiers et j'aperçois à ce moment une bretonne également en costume, qui pose gentiment à ses côtés. Et presque timidement, il me dit: "Mais, si cela vous intéresse, de l'autre côté du pont il va y avoir des danses bretonnes"!

Et même s'il m'en faut modifier mes plans de route, je ne veux manquer cela à aucun prix!

Il s'agit d'une petite fête dans le cadre des "Journées du Patrimoine", selon la devise: "Il faut sauver Victor!" Victor est une vieille barge, qui fut construite à Nantes en l'an 1893. heurta à cet endroit en décembre 1932 l'une des piles du pont et sombra avec sa cargaison d'ardoises. Délestée de son frêt, elle fut tirée sur 600m et abandonnée à son triste sort. C'est en 2003 qu'un groupe de bénévoles des environs réussit à la renflouer et à la faire flotter jusqu'au pont de Ty Men où elle reste maintenant à sec.

Pour pouvoir la conserver "en vie", il faut évidemment des fonds et ce groupe avait organisé une petite fête. Non pas de ces fêtes destinées aux touristes (qui, il faut le reconnaître, sont souvent fort réussies) mais bien plutôt quelque chose de plus originaire, de plus "vrai".

Un stand avec des frites et des saucisses, des jeux - comme décapiter les oeufs disposés sur une planche avec un palet de métal, représentations sur la scène improvisée, comme justement maintenant des dances du Texas.

Et arrive le tour du groupe de danseurs de Guimaëc...

An-Dro, Gavotte et Laridé, danses traditionnelles bretonnes. La musique est fournie par un CD sous la scène, le tout dans la bonne humeur. Comme je me tiens tout prêt de la scène, on me demande si le technicien du son est à son poste et même si la scène tient le coup…

Il faut dire que les danses bretonnes ne sont pas du genre "calme", on y saute beaucoup et frappe du pied.

Lorsque qu'un paysan autrefois devait refaire l'aire de sa ferme, il ne pouvait recourir à des rouleaux compresseurs ou équivalents. Alors, il montait un tonneau de cidre - ou plusieurs - de sa cave, faisait préparer les victuailles, venir des musiciens et il invitait les voisins.

Et c'est avec une musique en conséquence que le sol de l'aire était solidement tassé!

Un moment particulièrement savoureux avec ces gens aussi joyeux qu'engagés qui se battent pour ce petit morceau de patrimoine, tous ces petits joyaux qui nous racontent notre passé.

Il me faut bien continuer mais avec le soleil au coeur et remerciant le hasard qui a conduit mes jantes vers cette fête.

Entretemps l'après-midi est bien avancée, je continue jusqu'à Châteauneuf-du-Faou mais me vois obligée de négliger cette fois-ci les fresques de Paul Sérusier, qui montrent avec tant de clairté l'influence de l' Abbaye de Beuron en Forêt-Noire. Mais celui qui en a encore le temps ne doit pas renoncer à les admirer dans l'église.

Pour gagner un peu de temps, je rejoins Pleyben par les collines avant de revivre en pensée dans ma chambre avec une tasse de thé les évènements de la journée!

Version : 25.02.2007 - Contents : Marzina Bernez

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